ATTAC-54

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Auteur/autrice : Daniel

Né le 09/02/1964 à Ingwiller (67) Profession : Technicien forestier. Marié, 2 enfants.

Macron joue avec le feu (Édito – mai 2021)

Tout le monde se souvient de la manière dont Emmanuel Macron a réussi à se faire élire en s’opposant à Marine Le Pen. Il fallait éviter le pire, et lui se disait progressiste. Or, si le Front National, devenu Rassemblement National, a en grande partie construit sa popularité en stigmatisant les étrangers, Macron n’a pas non plus montré jusqu’à présent beaucoup de sollicitude à l’égard des migrants.

S’appuyant sur la politique sécuritaire de l’Europe, le gouvernement français n’a fait qu’aggraver au fil des mois les conditions d’accueil des exilés. Aujourd’hui encore, à la frontière italienne, à Calais ou à Paris, c’est l’hostilité qui prédomine à l’égard de ceux qui demandent l’asile. Le sort réservé aux mineurs non accompagnés est emblématique à cet égard. Alors que plusieurs associations viennent de saisir le Comité des droits de l’enfant de l’ONU pour réclamer une enquête sur les « violations graves et systématiques » de leurs droits en France, on assiste à une recrudescence des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui condamnent de jeunes migrants à abandonner leur apprentissage en cours… A moins d’un an de la présidentielle, alors que les ministres du Travail et de l’Education Nationale ont été interpellés, les préfets continuent à organiser l’expulsion de jeunes qui ne demandent qu’à étudier et travailler en France.

Tout semble donc indiquer que Macron a choisi de mener principalement sa campagne sur le terrain de prédilection du Rassemblement National : l’immigration. La loi « contre les séparatismes » est là pour le confirmer. En agissant ainsi, il risque fort de valider la politique de Marine Le Pen…  Contre cette logique, les forces démocratiques ont l’obligation d’agir pour contraindre l’État français à retrouver le chemin d’un accueil digne et humain des réfugiés.

Les jeunes sans-papiers meurthe-et-mosellans, lors du défilé du 1er mai

Marche D’Après (9 mai 2021)

Le projet de Loi Climat et Résilience, concocté par le gouvernement pour verdir la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, a été jugé très largement insuffisant par celle-là même qui était censée en être l’inspiratrice : la Convention Citoyenne pour le Climat.

Le premier acte de la mobilisation nationale contre ce projet de loi au rabais, complètement décalé par rapport aux réels enjeux du dérèglement climatique en cours, s’était déroulé le 28 mars dernier, avant l’examen du texte par l’Assemblée Nationale. Sans surprise, celle-ci a voté le texte sans sérieusement examiner les nombreux amendements déposés pour en rehausser les ambitions.

Le deuxième acte s’est déroulé le dimanche 9 mai, veille du passage de la loi devant le Sénat, qui a encore la possibilité de rectifier le tir.

A travers le collectif de la Marche d’Après, initié par le groupe local Greenpeace, 40 associations et organisations nancéiennes, dont Attac-54, ont appelé à manifester dans les rues de la ville pour signifier leur volonté de voir la question climatique traitée avec plus d’ambition. Entre 1000 et 1200 personnes ont répondu à l’appel. La météo participa à sa manière à la réussite de la manifestation : alors que le temps était frais et humide depuis des semaines, la journée fut chaude et ensoleillée, comme une forme de témoignage du réchauffement climatique…

Après les prises de paroles de plusieurs associations, dont Attac-54 par la voix de son président Joël Lopparelli, la marche partit de la place Simone-Veil pour traverser le centre-ville avant de rejoindre la place Carnot. Elle fut ponctuée de plusieurs sit-in. Au passage, les manifestants apportèrent leur soutien aux occupants du théatre de la Manufacture qui se battent sans relâche depuis des semaines pour le maintien de leurs droits sociaux et qui eurent là une tribune pour faire part de leurs revendications. Enfin, place Carnot, terme de la marche, plusieurs associations de l’agglomération tinrent des stands d’information pour prolonger la dynamique de la journée.

Les militants d’Attac-54 distribuèrent des tracts sur la place Simone-Veil, avant le début de la marche, et portèrent une banderole expliquant notre combat en faveur du climat : « Pas de justice climatique sans justice fiscale et sociale ».

Vous pouvez télécharger ici le tract contenant les propositions d’Attac sur ce sujet :

Solidarité avec Gaza !

La population civile de Gaza est la principale victime des bombardements d’une intensité et d’une violence sans précédent de l’armée israélienne. Le bilan humain, 240 morts dont 62 enfants à Gaza et 12 morts en Israël, témoigne d’une part de la violence de ces bombardements, qui constituent un crime de guerre commis par l’État israélien, et d’autre part de la disproportion des forces en présence. Le bilan matériel est aussi très lourd à Gaza. Des milliers de logements sont à reconstruire et la lutte contre la Covid-19 est à reprendre.

Les Gazaouis ont besoin de vous, votre don sera un témoignage de votre solidarité envers ces Palestiniens qui depuis 2007 vivent sous blocus israélien et viennent de subir une quatrième guerre. La précédente, en 2014, avait fait 2500 morts. La capacité de résilience des Gazaouis permettra de reconstruire leur pays, avec vous !

Pour faire un don :

•  cliquez sur le lien : https://vu.fr/DZsD

• ou envoyez un chèque (à l’ordre de : AFPS de Lorraine Sud) par courrier à AFPS de Lorraine Sud -7 rue Pierre Seguin 54500 Vandœuvre les Nancy

Un adhérent d’Attac-54 distingué par un prix littéraire

Benoît Fourchard, membre de notre Comité Local, a été récompensé par le prix Georges Sadler 2020, pour son recueil de nouvelles Humeurs (aux Editions Lunatique).

Le prix, décerné par la commission littéraire de l’Académie de Stanislas, a été remis à Benoît Fourchard le 18 avril dernier à l’Hôtel de ville de Nancy.

Nos plus chaleureuses et admiratives félicitations à l’heureux lauréat !

Projet de Loi Climat : copie à revoir (Édito – avril 2021)

Un des enseignements de la Marche pour le Climat du 28 mars, qui a réuni environ 130 000 manifestants au niveau national, est que les alertes lancées par le monde scientifique, climatologues en tête, quant aux terribles conséquences des changements climatiques en cours, ne sont pas encore suffisamment audibles.

La tentation est dès lors forte pour les responsables politiques de reporter à plus tard les indispensables mesures à prendre, dont certaines impopulaires, pour limiter l’impact de ces changements climatiques.

L’histoire nous apprend pourtant que ne pas agir avec fermeté à l’approche du danger, alors qu’il est encore temps de le faire, en tendant le dos dans l’espoir que l’orage passera au loin, n’est pas la solution. C’est ce qu’avaient faits les gouvernements français et anglais en abandonnant la Tchécoslovaquie à son sort lors des accords de Munich de 1938, et on sait les conséquences de leur … inconséquence. Hors, le danger qui nous guette aujourd’hui est potentiellement plus dévastateur encore que la menace brune d’alors, il s’agit ni plus ni moins de la survie de l’humanité sur une planète qui pourrait nous devenir hostile.

Force est de constater que le costume proposé par la Convention Citoyenne pour le Climat, en vue de nous protéger tant bien que mal des évolutions climatiques en cours, a été retaillé en string par le gouvernement dans le projet de Loi Climat et Résilience actuellement examiné au Parlement.

Le 9 mai prochain, en amplifiant la mobilisation du 28 mars qui constituait déjà un premier palier, nous pouvons amener les parlementaires à amender significativement le projet de loi. Ils se hisseraient ainsi à la hauteur des enjeux et nous éviteraient le spectre d’un Munich climatique.

Mais une telle loi, ossature d’une politique de combat contre les dérèglements climatiques, ne sera pleinement efficace que si elle obtient l’adhésion du plus grand nombre, ce qui ne saurait se faire sans allier justice sociale et justice climatique. Isoler les passoires thermiques pour apporter aux plus modestes économie et confort, revoir notre modèle agricole pour réduire son empreinte climatique et environnementale et permettre ainsi à chacun d’accéder à une nourriture de qualité, mettre en place une politique industrielle visant, grâce à la formation professionnelle, à reconvertir la plupart des entreprises des secteurs les plus polluants sont des exemples de mesures et orientations qui iraient dans ce sens.

L’avenir du CHRU de Nancy

En cette période de crise sanitaire grave, il n’est pas déplacé de s’interroger sur l’avenir du pilier du système de soins qu’est le CHRU de Nancy. Le ministre de la Santé est intervenu à la mi-mars pour annoncer que l’État allait participer à la restructuration du site en finançant 70 % du projet (420 M€) et en reprenant à son compte un tiers de la dette (128 M€). Il a annoncé ensuite qu’il maintenait 300 emplois sur les 600 qui devaient être supprimés. La CFDT a exprimé sa «satisfaction et vigilance». Le Maire de Nancy, qui en juillet dernier estimait «non soutenable (…) ce plan de suppressions de postes et de lits», s’est déclaré «satisfait et reconnaissant» des annonces du ministre. Pourtant, ce sont bien 300 postes  et plusieurs dizaines de lits qui sont supprimés ! La CGT, elle, s’insurge contre une «gigantesque arnaque» et dénonce «un effet d’annonce».

L’argent que propose le ministre est d’abord consacré à l’immobilier alors que le besoin en personnel est criant. Et, à n’en pas douter, les petits établissements feront les frais de ce regroupement des activités à Vandœuvre. Notre association entend rester vigilante sur la question. S’il y a nécessité de rénover le CHRU, en particulier lorsqu’on sait que certains bâtiments se fissurent, la priorité doit cependant être donnée à l’emploi et aux conditions de travail du personnel, dans l’intérêt même des patients.

Nous devons montrer que l’avenir du CHRU de Nancy dépend de l’engagement des citoyens, des associations et des syndicats. C’est à eux d’être les garants de la défense du bien commun de la santé !

Création du Collectif pour le désarmement nucléaire 54

Les associations qui s’étaient rencontrées à l’occasion de l’entrée en vigueur du Traité pour l’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) se sont retrouvées en mars pour acter la création du Collectif pour le Désarmement Nucléaire 54.

A ce jour, celui-ci comprend le Mouvement pour une Action Non-violente (MAN), le Mouvement des Objecteurs de Conscience (MOC), Greenpeace, le Mouvement International de la Réconciliation (MIR), le Centre Lorrain  d’Information pour le Développement (CLID), le Mouvement de la Paix, la Libre Pensée, ATTAC, l’Entente pour le Défense de l’Environnement Nancéien (EDEN), le NPA et la France Insoumise. D’autres associations ou partis politiques pourraient les rejoindre.

Pour l’instant, le Collectif s’est donné pour objectif de contacter les municipalités et les parlementaires, mais aussi d’organiser dans les semaines qui viennent une action publique. D’ores et déjà, la Ville de Vandœuvre a signé l’Appel des maires en faveur du TIAN.

Marche du 28 mars pour une vraie Loi Climat

La Convention Citoyenne pour le Climat, forte de ses 150 membres tirés au sort, a travaillé pendant des mois pour élaborer 149 propositions qui devaient inspirer la future loi sur le climat. Ambitieuses pour certains, pas assez pour d’autres (1), ces propositions visaient à aider le pays à s’engager sur la voie de la sobriété énergétique.

Emmanuel Macron s’était engagé devant les médias à reprendre « sans filtre » 146 des 149 propositions. A la sortie, le compte n’y est pourtant pas, et de loin. Probablement avions-nous mal compris ou interprété ses propos, il fallait certainement entendre … «100 filtres» ! Car sous la pression des lobbies, la plupart des propositions ont été soit écartées, soit élaguées, soit dénaturées.

Le dimanche 28 mars, à la veille de l’examen par le Parlement de la Loi Climat, de nombreuses manifestations se sont déroulées un peu partout en France, avec pour objectif de faire pression sur les parlementaires pour qu’ils amendent le projet et en élèvent les ambitions pour la rendre plus compatible avec les 149 propositions de la Convention Citoyenne.

Un collectif d’associations nancéiennes dont Attac-54, regroupées derrière le groupe local Greenpeace, locomotive de la manifestation, s’est mobilisé pour la réussite de cette marche.

La manifestation, qui a regroupé environ un millier de personnes, a commencé à 14h, place Maginot, par quelques discours. Puis le cortège a emprunté la rue du Grand-Rabbin-Haguenauer, pour descendre vers la rue Saint-Dizier et revenir place Charles-III via la rue des Carmes. La marche s’est terminée par un «die-in» en forme de 150, pour symboliser le soutien aux 150 contributeurs de la Convention Citoyenne pour le Climat.

Un bon millier de personnes dans la rue, c’est un bon début, surtout pour un dimanche après-midi ensoleillé où l’on peut être plus tenté de sortir de la ville pour se mettre au vert plutôt que de venir défiler. Mais l’enjeu du changement climatique nécessite d’amplifier encore la mobilisation pour pointer du doigt les insuffisances de cette Loi Climat telle qu’elle nous est actuellement proposée.

Une nouvelle marche est prévue le 9 mai, avant le passage du projet de loi au Sénat.

(1) Voir l’article d’Hélène Tordjman ci-dessous.