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Mobilisons-nous pour un nouveau Front populaire !

Attac répond présent à l’appel d’un nouveau Front populaire et invite ses militant·es à participer aux manifestations organisées partout en France.

L’appel pour un nouveau Front populaire a ouvert une nouvelle perspective porteuse d’espoir : celle de battre le RN les 30 juin et 7 juillet, et de faire gagner un programme de justice sociale et écologique.

Mais sous l’impulsion d’Eric Ciotti, une partie de la droite semble déterminée à offrir le pouvoir à l’extrême droite sur un plateau. En renvoyant dos-à-dos la gauche et l’extrême-droite, Emmanuel Macron poursuit sa stratégie de la terre brûlée. Mobilisons-nous pour revendiquer une vie meilleure pour toutes et tous en soutenant le Front populaire !

Déterminée à ce que les valeurs de justice sociale et environnementale, féministes et antiracistes, gagnent face au RN et au macronisme, pas une personne ne doit manquer à l’appel.

En manif, sur les marchés, par l’organisation de portes à portes, mobilisons-nous pour le front populaire ! Nous avons recensé les initiatives de mobilisation, rassemblements, argumentaires, visuels sur cette page du site d’Attac.

Ces ressources vous donneront des arguments, des idées et de la force pour participer aux mobilisations, convaincre tout autour de vous et participer activement à la lutte contre l’extrême droite avant qu’il ne soit trop tard.

L’heure est à la mobilisation, toutes et tous ensemble !

L’équipe de campagne d’Attac-France

Droites et extrêmes droites européennes sabordent le Pacte Vert

Pour répondre aux deux défis environnementaux majeurs auxquels l’humanité est confrontée –le réchauffement climatique et la chute de la biodiversité – et se conformer à l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015, l’Union Européenne s’est tracé une feuille de route environnementale qui se voulait ambitieuse pour les décennies à venir : le Pacte Vert (« Green Deal »). Son ambition affichée est de transformer l’UE en une « économie moderne, efficace dans l’utilisation des ressources et compétitive », avec pour objectif très concret d’affranchir la croissance de sa dépendance aux énergies fossiles et d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Malgré les limites et les incohérences de ce Pacte, dénoncées par les ONG écologistes et certains eurodéputés – absence de « volet social », insuffisance du volet financier, non-remise en cause du productivisme et des accords de libre-échange –, l’appel pressant des scientifiques du GIEC en faveur de mesures urgentes et fortes pour atténuer les conséquences du changement climatique semblait avoir été au moins partiellement entendu.

Mais les droites et extrêmes droites, majoritaires au Parlement européen, sont depuis quelques temps vent debout contre ce Pacte Vert, alors que bon nombre d’entre elles l’avaient pourtant soutenu lors de son lancement en 2019. La guerre en Ukraine, avec une forte inflation comme corollaire, et surtout l’action des lobbies de l’agro-industrie et de la FNSEA profitant des récentes manifestations de mécontentement des agriculteurs sont passées par là. Avec le président hongrois Viktor Orban comme figure de proue, les droites conservatrices et populistes ont fait du Pacte Vert un bouc émissaire idéal à l’approche des élections, brossant ainsi une partie de leur électorat dans le sens du poil. Emmanuel Macron lui-même – « Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas » – n’a pas hésité à se dédire et à apporter sa contribution au sabordage du Pacte en prônant une « pause » dans la réglementation. Quant à Jordan Bardella, il va jusqu’à demander l’abandon du Pacte, confirmant au passage le peu d’appétence du Rassemblement National pour l’écologie.

Conséquence : la plupart des textes encore à voter ont été vidés de leur substance ou même carrément abandonnés. Le plus emblématique d’entre eux, qui prévoyait de réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 2030, a été enterré en fin d’année dernière, suite aux manifestations des agriculteurs et au travail de sape des lobbies de l’agriculture productiviste.

Une progression des droites européennes, et a fortiori des extrêmes droites, aux élections de juin serait assurément une très mauvaise nouvelle pour un Pacte Vert déjà bien malmené.

La dette publique : une construction politique

La dette, la dette, la dette ! C’est l’épouvantail agité en permanence par les économistes libéraux et par nos gouvernants pour nous faire avaler leurs politiques de « rigueur » – austérité et sacrifices pour la majorité, faveurs et cadeaux pour les plus riches. « La dette a atteint 110 % du PIB… C’est insupportable… On ne peut pas laisser ça à nos enfants ! » Pourtant, la dette publique n’est pas la catastrophe que l’on veut nous faire croire, loin de là.

Tout d’abord l’emprunt, qui génère une dette, est un instrument indispensable de bonne gestion des finances publiques, dès lors qu’il finance des investissements de long terme. Une route, un lycée, un hôpital, une bibliothèque sont construits pour des dizaines d’années. Nous les léguons à nos enfants en même temps que la partie de l’emprunt qui n’a pas été remboursée et qui leur permettra de contribuer au financement de ces équipements qu’ils continueront à utiliser après nous.

Pour autant, on ne doit pas laisser la dette croître indéfiniment. Encore faut-il ne pas se tromper d’indicateurs. Rapporter le montant de la dette publique à un pourcentage du PIB n’a aucun sens. C’est mettre en rapport un « flux » monétaire mesuré pendant une période donnée – le PIB, ensemble des richesses créées en une année par tous les acteurs publics et privés du pays – avec un « stock », grandeur mesurée à un instant donné – la dette des seules collectivités publiques à un moment de l’année. On pourrait aussi bien prendre pour référence le PIB d’un semestre – la dette atteindrait alors 220 % de celui-ci – ou de deux années – elle ne serait plus que de 55 % –, et ce ne serait ni plus ni moins absurde ! D’ailleurs, très nombreux sont les gens qui, pour acquérir un logement, s’endettent à hauteur de 5 à 10 fois leur revenu annuel sans que les banques – ni les économistes libéraux – y trouvent à redire.

Les limites à apporter à l’endettement sont ailleurs. Là où celui-ci peut devenir dangereux, c’est lorsque l’emprunt sert à financer non pas des investissements à long terme, mais des dépenses de fonctionnement courantes (hormis éventuellement des crédits à très court terme pour faire face à des difficultés momentanées de trésorerie). Une autre limite à l’endettement réside dans la capacité de remboursement : si le montant annuel à régler pour rembourser le capital et payer les intérêts est trop élevé par rapport au revenu annuel de l’emprunteur, celui-ci peut être amené soit à renoncer à des dépenses utiles, voire nécessaires, soit à emprunter encore pour payer ses dettes. Se produit alors un effet « boule de neige » : la dette s’accroît selon un processus auto-entretenu, la charge qu’elle produit conduisant à augmenter le déficit et donc à accroître encore l’endettement, donc la charge de la dette, et ainsi de suite.

Si aujourd’hui, en France, les finances publiques se trouvent dans cette situation, ce n’est pas, comme on le prétend, par un excès de dépenses publiques, mais par une insuffisance de recettes. Ce sont les diminutions d’impôts successives et les exonérations de cotisations sociales, principalement en faveur des entreprises et des grandes fortunes, qui creusent les déficits publics générateurs d’endettement.

De plus, l’interdiction faite aux banques centrales – nationales ou européenne – de prêter directement aux collectivités publiques rend celles-ci tributaires des comportements erratiques ou spéculatifs des marchés financiers, provoquant une instabilité et un manque de visibilité à moyen terme qui compliquent les politiques publiques.

Ainsi, la dette publique n’est pas là par hasard. C’est une construction politique résultant des choix effectués depuis quelques décennies aux plans national et européen. De plus, le discours auquel elle donne lieu vise à faire peur au peuple, à le culpabiliser et, contre toute logique, à justifier les politiques d’austérité et de destruction des services publics. Redonnons aux élus la maîtrise de leur politique monétaire et budgétaire, redonnons à l’État et aux collectivités locales les moyens financiers qui leur ont été ôtés au profit des plus riches, et ils pourront faire fonctionner les services publics et continuer à investir avec un endettement nécessaire, mais raisonnable.


Il n’y a pas d’État-providence !

« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » disait Camus.

Bruno Lemaire, ministre de l’économie et des finances, a récemment déclaré vouloir mettre fin à « l’État-providence ». Qu’entend-il par-là ? Pour lui, et pour ceux qui le pourfendent comme pour ceux qui le défendent, « l’État-providence » désigne toutes les institutions de solidarité mises en place au fil du temps : protection sociale, aides sociales, services publics… Comme s’il s’agissait d’une manne céleste octroyée par une puissance divine qui ferait de nous tous des « assistés » – une injure chargée de mépris chez les idéologues de la « valeur-travail » et du « mérite ».

Mais qu’est-ce qui finance la santé ? Les cotisations des assurés sociaux, salariés ou travailleurs indépendants. Qu’est-ce qui finance les retraites ? Les cotisations des actifs. Qu’est-ce qui finance les allocations chômage ? Des cotisations « patronales » prélevées sur le salaire des travailleurs en emploi. Toutes ces cotisations, qu’elles soient dites « salariales » ou « patronales », sont en effet la partie non pas individuelle, mais socialisée du salaire.  Et qu’est-ce qui finance les services publics – « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas » – ? Les impôts que nous payons tous, contrairement à ce que l’on entend souvent, car si une partie de la population est exonérée de l’impôt sur le revenu, la totalité paie au quotidien de la TVA.

Aucune providence donc dans tout cela, mais des institutions collectives de solidarité auxquelles chacun contribue et dont chacun bénéficie, acquises par des luttes sociales et des politiques publiques visant, par exemple, « à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail » ou encore à instaurer « une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours »[1]. Ces institutions solidaires doivent être défendues contre les pourfendeurs du prétendu « État-providence », ceux qui s’acharnent à détruire tout ce qui s’apparente aux protections collectives et aux solidarités.


[1] Extraits du programme du Conseil National de la Résistance, Les Jours Heureux, adopté le 15 mars 1944.

Jusqu’où ira la banalisation du RN ?

Alors que les sondages réalisés en vue des élections européennes placent le Rassemblement National largement en tête, la banalisation de ce parti ne fait que se confirmer. Si dans ce processus les médias jouent un rôle essentiel – Bardella a été interviewé 13 fois entre le 16 janvier et le 16 février, tous médias confondus –, au parlement aussi on s’évertue à le banaliser. La majorité lui avait déjà donné des postes de vice-présidence à l’Assemblée nationale, mais aujourd’hui c’est une ministre qui lui reconnaît publiquement  un « rôle de parti comme les autres », et c’est un responsable du parti Horizon qui se dit prêt à travailler avec lui…

Plus grave, Darmanin, qui avait déjà avec la complicité de LR présenté une loi introduisant la « préférence nationale », reprend aujourd’hui une idée d’extrême-droite en remettant en cause le droit du sol à Mayotte.

Jusqu’où ira la banalisation du RN ? Ira-t-on jusqu’à laisser ce parti raciste et xénophobe, qui a osé participer à une manifestation contre l’antisémitisme, apparaître comme le défenseur de la République ?

Collectif Histoire et Mémoire

Le collectif Histoire et Mémoire dans le Respect des Droits Humains mène actuellement une campagne contre le projet d’ériger une statue en bronze du général Bigeard dans l’espace public à Toul. Cette initiative a été lancée en 2018, et la statue est prête depuis 2020.  Mais la municipalité de Toul a longtemps hésité à cause des oppositions à ce projet. Elle vient cependant de donner son feu vert à l’installation de la stèle. La date de l’inauguration reste pour l’instant entourée de mystère…

Voici en pièce jointe l’argumentaire du collectif. Attac-54 s’associe à sa  campagne contre ce projet.

Le coin des livres

Recueil de nouvelles – Benoît FOURCHARD, auteur de pièces de théâtre, de scénarios, de nouvelles et de romans, et accessoirement membre d’Attac-54, vient de publier Indéfectibles, un recueil d’une vingtaine de nouvelles « qui sont autant de récits drôles ou émouvants de destins individuels croisés à des événements de l’histoire récente. »

Anthropocène et habitabilité de la planète – Henri CUNY, docteur en biologie végétale et auteur du livre Le Bon, la brute et le tyran – ce que l’Anthropocène dit de nous, a donné en janvier dernier une conférence sur l’Anthropocène, organisée par Attac-54. Il a mis en lumière les conséquences pour notre planète de l’activité humaine, et esquissé des pistes pour y faire face.

Conférence de Henri CUNY sur l’Anthropocène

Henri Cuny est l’auteur du livre Le bon, la brute et le tyran – Ce que l’Anthropocène dit de nous. Attac-54 l’avait invité le 19 janvier dernier à donner une conférence sur l’Anthropocène. En voici un résumé.

Pouvant être traduit par « l’âge de l’homme », l’Anthropocène est un terme apparu récemment pour désigner notre époque, durant laquelle l’activité humaine serait devenue la force principale de changement sur notre planète.

À travers quelques photographies et graphiques, Henri Cuny a dans un premier temps montré à quel point l’activité humaine influence la surface terrestre. Si l’évolution a été lente pendant des millénaires, elle a connu une formidable accélération depuis le début de l’ère industrielle. Cette influence s’exerce aujourd’hui dans le sens d’une profonde altération de l’habitabilité terrestre et provoque un effondrement du vivant, un phénomène que les scientifiques n’hésitent plus à nommer « sixième extinction massive de la vie sur Terre ».

Dans un second temps, il a cherché à amorcer une réflexion sur la manière de réorienter l’activité humaine dans une direction plus respectueuse de la vie. Il s’est notamment attaché à montrer que certaines solutions actuellement mises en avant sont dans une large mesure des illusions visant à perpétuer un modèle destructeur, et que la bifurcation vers un nouvel horizon collectif passe avant tout par la redéfinition d’un imaginaire qui accorde davantage de place au non-humain.

Au final, il a porté la réflexion sur notre rapport à la nature et sur des solutions possibles pour changer notre manière de concevoir et d’habiter le monde.

Penser la prison aujourd’hui en France : enjeux et limites

C’était le thème d’un atelier proposé lors du dernier Regroupement des Collectifs Locaux (RCL) d’ATTAC France. La prison ? Pourquoi évoquer la prison dans les instances d’ATTAC ? Parce qu’ATTAC est attachée à la justice fiscale, sociale et écologique. Ces 3 pans de notre action ont été évoqués lors de cet atelier.

À justice fiscale, questions financières.
Combien coûte la prison ? (32 000 €/an/détenu)
Quels sont les objectifs prégnants de l’incarcération ? Protéger ? Éduquer ? Punir ?
Atteint-elle ses buts ? Limite-t-elle seulement la récidive ? Fait-elle seulement peur ?
Quels écueils craindre face à la délégation de service public dans la gestion des prisons ? (oui oui, ça pointe son nez en France aussi !)

A justice sociale, questions d’(in)égalités et de discriminations.
Statistiquement, qui est en prison ? Quelles catégories sociales/ethniques/économiques de personnes ?
Pour quelles raisons ?
Pour combien de temps ? (11,1 mois en moyenne)
Pourquoi la France est-elle régulièrement condamnée par la CEDH (Commission Européenne des Droits de l’Homme) ? Savez vous que la France est classée 3ème – en partant de la fin ! – des pays européens respectueux des Droits de l’Homme en prison ?

A justice écologique, questions philosophiques.
Les malades – majoritaires en prison – y ont-ils leur place ?
Les enfants (parfois nés en prison) de mères incarcérées y ont-ils leur place ?
La mixité, la santé, la dignité… y ont-elles leur place ? Et le droit du travail ?
Y a-t-il de la place pour les prisons dans tous les pays ? (sachez que non)

Pour creuser le sujet et obtenir quelques réponses à ces questions, allez visiter le site de Prison Insider, plateforme de production et de diffusion d’informations sur les prisons dans le monde, qui a proposé cet atelier.

Vous pourrez également trouver un compte-rendu plus complet de l’atelier ici.

Rétrospective 2023 de l’actualité politique et sociale : morceaux choisis par Attac-54

(Les dessins qui suivent sont tous issus des éditions papiers 2023 du Canard enchaîné)

Janvier : la situation des hôpitaux publics continue à se dégrader, les conditions de travail des soignants deviennent de plus en plus difficiles.

Février : les Français sont mobilisés contre la réforme des retraites du gouvernement.

Mars : Macron s’arc-boute sur la réforme des retraites et tourne le dos au dialogue social.

Avril : la communication de l’éxécutif sur la réforme des retraites ne convainc pas les Français, qui restent mobilisés contre la réforme.

Mai :  le gouvernement prépare une loi sur l’immigration qui restreindra sensiblement les droits des migrants.

Juin : LR sait que Macron a besoin de son soutien pour voter la loi immigration, et en joue pour la durcir.

Juillet : émeutes dans les banlieues, après la mort d’un jeune abattu par un policier à cause d’un “refus d’obtempérer”.

Août : rien ne va plus dans les services d’urgence des hôpitaux, où les médecins et les personnels soignants doivent faire face à une charge de travail excessive.

Septembre : la polémique autour de l’abaya enflamme la rentrée scolaire, suite à l’annonce par Gabriel Attal de l’interdiction du port de ce “signe religieux ostensible” à l’école.

Octobre : Elisaeth Borne a réuni l’ensemble des organisations syndicales et patronales dans le cadre d’une conférence sociale portant sur les dynamiques de parcours et de rémunération.

Novembre : le garde des sceaux (quand même !) Eric Dupont-Moretti est mis en examen pour “prise illégale d’intérêts”.

Décembre : avec l’aide de LR et du RN, Emmanuel Macron fait voter une loi sur l’immigration dont il espère qu’elle sera en partie retoquée par le Conseil Constitutionnel. Limpide, non ?