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Il n’y a pas d’État-providence !

« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » disait Camus.

Bruno Lemaire, ministre de l’économie et des finances, a récemment déclaré vouloir mettre fin à « l’État-providence ». Qu’entend-il par-là ? Pour lui, et pour ceux qui le pourfendent comme pour ceux qui le défendent, « l’État-providence » désigne toutes les institutions de solidarité mises en place au fil du temps : protection sociale, aides sociales, services publics… Comme s’il s’agissait d’une manne céleste octroyée par une puissance divine qui ferait de nous tous des « assistés » – une injure chargée de mépris chez les idéologues de la « valeur-travail » et du « mérite ».

Mais qu’est-ce qui finance la santé ? Les cotisations des assurés sociaux, salariés ou travailleurs indépendants. Qu’est-ce qui finance les retraites ? Les cotisations des actifs. Qu’est-ce qui finance les allocations chômage ? Des cotisations « patronales » prélevées sur le salaire des travailleurs en emploi. Toutes ces cotisations, qu’elles soient dites « salariales » ou « patronales », sont en effet la partie non pas individuelle, mais socialisée du salaire.  Et qu’est-ce qui finance les services publics – « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas » – ? Les impôts que nous payons tous, contrairement à ce que l’on entend souvent, car si une partie de la population est exonérée de l’impôt sur le revenu, la totalité paie au quotidien de la TVA.

Aucune providence donc dans tout cela, mais des institutions collectives de solidarité auxquelles chacun contribue et dont chacun bénéficie, acquises par des luttes sociales et des politiques publiques visant, par exemple, « à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail » ou encore à instaurer « une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours »[1]. Ces institutions solidaires doivent être défendues contre les pourfendeurs du prétendu « État-providence », ceux qui s’acharnent à détruire tout ce qui s’apparente aux protections collectives et aux solidarités.


[1] Extraits du programme du Conseil National de la Résistance, Les Jours Heureux, adopté le 15 mars 1944.

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