ATTAC-54

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Conférence de Henri CUNY sur l’Anthropocène

Henri Cuny est l’auteur du livre Le bon, la brute et le tyran – Ce que l’Anthropocène dit de nous. Attac-54 l’avait invité le 19 janvier dernier à donner une conférence sur l’Anthropocène. En voici un résumé.

Pouvant être traduit par « l’âge de l’homme », l’Anthropocène est un terme apparu récemment pour désigner notre époque, durant laquelle l’activité humaine serait devenue la force principale de changement sur notre planète.

À travers quelques photographies et graphiques, Henri Cuny a dans un premier temps montré à quel point l’activité humaine influence la surface terrestre. Si l’évolution a été lente pendant des millénaires, elle a connu une formidable accélération depuis le début de l’ère industrielle. Cette influence s’exerce aujourd’hui dans le sens d’une profonde altération de l’habitabilité terrestre et provoque un effondrement du vivant, un phénomène que les scientifiques n’hésitent plus à nommer « sixième extinction massive de la vie sur Terre ».

Dans un second temps, il a cherché à amorcer une réflexion sur la manière de réorienter l’activité humaine dans une direction plus respectueuse de la vie. Il s’est notamment attaché à montrer que certaines solutions actuellement mises en avant sont dans une large mesure des illusions visant à perpétuer un modèle destructeur, et que la bifurcation vers un nouvel horizon collectif passe avant tout par la redéfinition d’un imaginaire qui accorde davantage de place au non-humain.

Au final, il a porté la réflexion sur notre rapport à la nature et sur des solutions possibles pour changer notre manière de concevoir et d’habiter le monde.

Penser la prison aujourd’hui en France : enjeux et limites

C’était le thème d’un atelier proposé lors du dernier Regroupement des Collectifs Locaux (RCL) d’ATTAC France. La prison ? Pourquoi évoquer la prison dans les instances d’ATTAC ? Parce qu’ATTAC est attachée à la justice fiscale, sociale et écologique. Ces 3 pans de notre action ont été évoqués lors de cet atelier.

À justice fiscale, questions financières.
Combien coûte la prison ? (32 000 €/an/détenu)
Quels sont les objectifs prégnants de l’incarcération ? Protéger ? Éduquer ? Punir ?
Atteint-elle ses buts ? Limite-t-elle seulement la récidive ? Fait-elle seulement peur ?
Quels écueils craindre face à la délégation de service public dans la gestion des prisons ? (oui oui, ça pointe son nez en France aussi !)

A justice sociale, questions d’(in)égalités et de discriminations.
Statistiquement, qui est en prison ? Quelles catégories sociales/ethniques/économiques de personnes ?
Pour quelles raisons ?
Pour combien de temps ? (11,1 mois en moyenne)
Pourquoi la France est-elle régulièrement condamnée par la CEDH (Commission Européenne des Droits de l’Homme) ? Savez vous que la France est classée 3ème – en partant de la fin ! – des pays européens respectueux des Droits de l’Homme en prison ?

A justice écologique, questions philosophiques.
Les malades – majoritaires en prison – y ont-ils leur place ?
Les enfants (parfois nés en prison) de mères incarcérées y ont-ils leur place ?
La mixité, la santé, la dignité… y ont-elles leur place ? Et le droit du travail ?
Y a-t-il de la place pour les prisons dans tous les pays ? (sachez que non)

Pour creuser le sujet et obtenir quelques réponses à ces questions, allez visiter le site de Prison Insider, plateforme de production et de diffusion d’informations sur les prisons dans le monde, qui a proposé cet atelier.

Vous pourrez également trouver un compte-rendu plus complet de l’atelier ici.

De l’inefficacité de la COP (Édito – décembre 2023)

La COP 28 (Conference of the Parties, 28e édition) s’est  tenue à Dubaï au début de ce mois de décembre. Le but affiché de ces réunions annuelles des États est de fixer des objectifs mondiaux susceptibles de contenir le dérèglement climatique dans des limites raisonnables pour la biosphère.

Force est de constater pour l’instant que la situation continue inexorablement de se dégrader, et que les émissions de gaz à effet de serre (GES), principale cause du réchauffement, poursuivent leur progression d’une année sur l’autre, en dépit des recommandations répétées et insistantes du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat). Le 17 novembre dernier, la température mondiale a même franchi le seuil symbolique de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, qui était la limite à ne pas dépasser selon les COP elles-mêmes.

La COP 28 reflète de manière caricaturale la dérive de ces conférences, par le lieu où elle s’est déroulée – les Émirats Arabes Unis, l’un des plus grands producteurs et exportateurs de pétrole au monde –, par son président – l’émir Ahmed Al Jaber, PDG de l’une des principales compagnies pétrolières mondiales – et par la présence d’innombrables lobbyistes des énergies fossiles, qui ont fortement influencé la rédaction du rapport final. Celui-ci est très édulcoré et, s’il mentionne pour la première fois le sujet sensible des énergies fossiles, il évite soigneusement l’utilisation de termes faisant référence à une quelconque manière d’en sortir à court ou moyen terme. Il y est question de l’horizon 2050, quand les experts du GIEC ne cessent de nous alerter sur le fait que, si des décisions radicales ne sont pas prises avant 2030, il sera trop tard pour éviter l’emballement climatique.

De plus, aucun accord n’est intervenu sur les moyens de financer la « transition énergétique », ni sur la mise à contribution des pollueurs, ni sur la façon de garantir la justice et l’équité en faveur des pays du Sud, qui sont les premières victimes et les derniers responsables du dérèglement climatique. En revanche, le rapport met en avant les solutions technologiques (comme les capteurs de CO2)… Une imposture qui tend à faire croire que tout va bien, puisque la technologie permettra de surmonter le problème.

Le seul point positif, sans doute, est l’annonce d’une forte augmentation, d’ici à 2030, des capacités de production des énergies renouvelables. Mais l’essai reste à transformer car, pour l’instant, elles ne se substituent pas aux énergies fossiles, elles ne font que s’y ajouter.

Le graphique de l’évolution des émissions de GES d’une COP à l’autre montre clairement que les décisions prises à l’issue des conférences n’ont guère eu d’influence sur ces émissions. Il est urgent que les prochaines COP parviennent à y remédier.

Rétrospective 2023 de l’actualité politique et sociale : morceaux choisis par Attac-54

(Les dessins qui suivent sont tous issus des éditions papiers 2023 du Canard enchaîné)

Janvier : la situation des hôpitaux publics continue à se dégrader, les conditions de travail des soignants deviennent de plus en plus difficiles.

Février : les Français sont mobilisés contre la réforme des retraites du gouvernement.

Mars : Macron s’arc-boute sur la réforme des retraites et tourne le dos au dialogue social.

Avril : la communication de l’éxécutif sur la réforme des retraites ne convainc pas les Français, qui restent mobilisés contre la réforme.

Mai :  le gouvernement prépare une loi sur l’immigration qui restreindra sensiblement les droits des migrants.

Juin : LR sait que Macron a besoin de son soutien pour voter la loi immigration, et en joue pour la durcir.

Juillet : émeutes dans les banlieues, après la mort d’un jeune abattu par un policier à cause d’un “refus d’obtempérer”.

Août : rien ne va plus dans les services d’urgence des hôpitaux, où les médecins et les personnels soignants doivent faire face à une charge de travail excessive.

Septembre : la polémique autour de l’abaya enflamme la rentrée scolaire, suite à l’annonce par Gabriel Attal de l’interdiction du port de ce “signe religieux ostensible” à l’école.

Octobre : Elisaeth Borne a réuni l’ensemble des organisations syndicales et patronales dans le cadre d’une conférence sociale portant sur les dynamiques de parcours et de rémunération.

Novembre : le garde des sceaux (quand même !) Eric Dupont-Moretti est mis en examen pour “prise illégale d’intérêts”.

Décembre : avec l’aide de LR et du RN, Emmanuel Macron fait voter une loi sur l’immigration dont il espère qu’elle sera en partie retoquée par le Conseil Constitutionnel. Limpide, non ?

Quiz sur le discours et programme économique et social du RN

Attac-54 a engagé un travail sur la déconstruction du discours/programme économique et social du Rassemblement National. Ce travail a notamment débouché sur l’établissement d’un Quiz pour faire comprendre, sous une forme ludique, la réalité qui se cache sous les discours lénifiants du RN. Nous avons commencé à partager ce Quiz avec vous dans l’infolettre de juin (pouvoir d’achat et logement), celle de septembre (fiscalité), celle d’octobre (écologie) et celle de novembre (éducation/société). Ce mois-ci nous vous présentons le cinquième et dernier volet.

Partie 5 : Sécurité / Divers

Question 22

Quiz sur le discours et programme économique et social du RN :

A – Instaurer à leur profit une présomption de légitime défense.

B – Rendre l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) indépendante de la hiérarchie.

Question 23

À propos des peines de prison, le RN veut supprimer toute possibilité de réduction ou aménagement de peine :

A – Pour les condamnés d’origine étrangère.

B – Pour tous les condamnés.

Question 24

Pour lutter contre la délinquance des mineurs, le RN projette :

A – D’appliquer une peine dès le premier délit, éventuellement assortie d’une mesure éducative.

B – De supprimer le système des mesures éducatives.

Question 25

À propos des peines alternatives (bracelet électronique, travail d’intérêt général, etc.), le RN souhaite :

A – Les remplacer par des amendes ou des peines de prison.

B – Les réserver aux condamnés français, ceux d’origine étrangère devant être systématiquement emprisonnés.

Question 26

Les fondateurs du Front National, dont le Rassemblement National actuel est l’héritier, sont pour la plupart issus :

A – De la frange droitière de la Résistance.

B – De la collaboration, de l’OAS et de la Waffen-SS.

Question 27

Le RN n’a jamais accédé au pouvoir en France. Son expérience se limite à la gestion de 14 communes, où il a pris :

A – Des mesures en faveur des classes populaires.

B – Des mesures originales en faveur de l’écologie.

==> Pour voir les réponses et les commentaires : cliquez en haut à droite de la page sur « Menu », puis « Quiz sur le RN – Réponses ».

Vous avez dit « Black Friday » ? (Édito – novembre 2023)

Une fois arrivé début novembre, il n’est désormais plus possible d’échapper au matraquage publicitaire lié à la nouvelle fête consumériste qui nous vient des États-Unis : le Black Friday (vendredi noir). Cette journée de fortes soldes, censée marquer le début des achats pour les fêtes de fin d’année, a fait son apparition en France en 2010, via les ventes en ligne d’Amazon, puis s’est progressivement étendue sur internet avant de conquérir les ventes en magasin.

En principe limité à une journée unique, le Black Friday s’est rapidement affranchi de ce cadre : il s’étend maintenant souvent à la semaine (Black week), voire au mois entier (Black month). Il vient se rajouter aux soldes d’hiver, aux soldes d’été, aux « French Days » – Ah ! ces anglicismes qui font tellement business… – et aux autres promotions en tout genre. Une période de soldes en remplace une autre, pour que nos cerveaux soient sollicités en permanence par les bonnes affaires à ne pas rater.

Avec Amazon comme tête de gondole, ce « vendredi noir », synonyme de gaspillage – faire une bonne affaire devient plus important qu’acheter un produit dont on a réellement besoin – et de pollution, est devenu un véritable symbole du capitalisme marchand triomphant, celui-là même qui nous entraîne vers l’abîme via un réchauffement climatique dont il est l’une des principales causes. Le tout abondamment relayé par les médias dont la plupart, est-il nécessaire de le rappeler, sont aux mains des puissances de l’argent.

Au passage, ce sont les petits commerçants, déjà mis à mal par le commerce en ligne – près de 80 000 emplois ont été supprimés ces dix dernières années dans les petits commerces des centres-villes – qui font les frais de l’opération, car leurs marges plus faibles ne leur permettent pas d’aligner leurs offres promotionnelles sur celles des gros mastodontes de la vente. Nous ne pouvons nous résoudre à devenir de simples acheteurs compulsifs.

Il nous faut trouver la volonté collective de jeter  aux orties ce consumérisme débridé et suicidaire, pour nous mettre en cohérence avec l’urgence sociale et climatique !

(Re)gonflés à bloc avec ATTAC

Les 18 et 19 novembre s’est déroulée à Paris la rencontre des Comités Locaux d’ATTAC. Deux membres du CA d’Attac-54 y ont représenté notre Comité Local. Voici leur compte-rendu de ces deux journées.

Dans le train du retour Paris – Nancy.
Exaltés et enthousiastes. Revigorés.
Deux jours passés avec une centaine de camarades des différents comités locaux.
Un vrai grand moment d’éducation populaire.

Penser la prison en France aujourd’hui
Sécurité sociale de l’alimentation
Protocole anti-oppression dans nos rassemblements
Menace climatique et transition énergétique
Cartographie éclatée de l’extrême droite française
Recours contre le projet d’A69 (Castres-Toulouse)
Françafrique : les soubassements de l’impérialisme français

Tel était le menu de ce RCL (Regroupement des Comités Locaux) des 18 et 19 novembre.
Quelques interventions « descendantes », certes.
Et tant et tant d’ateliers, d’autoformations, d’échanges « horizontaux » en mode café du monde, de débats mouvants et contradictoires, de tempêtes dans le cerveau, de partage d’expériences…

Et dans les temps de pause, nous avons QUIZZÉ tous ensemble, dans une ambiance de « joyeux bordel » à coups de bulletins colorés brandis à chaque question sur le RN, mais aussi sur la dette publique, sur les projets inutiles et imposés, sur la justice fiscale.

Les derniers échanges ont porté sur la vie d’ATTAC, ses campagnes à venir, ses prochains rendez-vous nationaux et internationaux. À l’occasion de ses 25 ans, en cohérence avec l’évolution du contexte social, écologique et politique, ses membres envisagent de requestionner son identité à travers ses statuts et ses domaines d’intervention. Il est vrai que durant ce RCL, la question de redéfinir les champs d’investigations d’ATTAC a été récurrente.

Pour conclure, nous vous partageons un mantra de ces journées : « Le débat est urgent, nous devons affronter avec enthousiasme nos accords et désaccords, cela nous fera plus solides » (le mot du secrétariat national d’ATTAC).

Quiz sur le discours et programme économique et social du RN

Attac-54 a engagé depuis quelques temps un travail sur la déconstruction du discours/programme économique et social du Rassemblement National. Ce travail a notamment débouché sur l’établissement d’un Quiz pour faire comprendre, sous une forme ludique, la réalité qui se cache sous les discours lénifiants du RN. Nous avons commencé à partager ce Quiz avec vous dans l’infolettre de juin (pouvoir d’achat et logement), celle de septembre (fiscalité) et celle d’octobre (écologie). Ce mois-ci nous traiterons de questions d’éducation et de société.

Partie 4 : Éducation / Société

Question 16

En matière d’éducation, le RN souhaite :

A – Instaurer le salut au drapeau en début de journée scolaire, au collège et au lycée.

B – Instaurer le port de l’uniforme au primaire et au collège.

Question 17

Concernant l’enseignement des langues et cultures d’origine, le RN souhaite :

A – Les supprimer, car elles nuiraient à l’assimilation.

B – Les limiter à celles du monde occidental, pour créer des ponts entre ces cultures.

Question 18

Sur l’épineux problème des signes religieux, le RN veut :

A – Interdire les signes religieux dans l’espace public.

B – Interdire le seul port du voile dans l’espace public.

Question 19

Pour améliorer la situation critique des hôpitaux publics, le RN propose :

A – D’augmenter les moyens qui leur sont alloués.

B – De revoir leur gouvernance pour améliorer leur efficacité.

Question 20

En matière de féminisme, laquelle des 2 propositions suivantes le RN soutient-il :

A – Protéger les femmes contre toutes les agressions dont elles sont victimes.

B – Allouer 1 milliard d’euros pour la lutte contre les violences faites aux femmes.

Question 21

Le grand projet du RN pour l’audiovisuel consiste à :

A – Créer une grande chaîne publique unique en fusionnant France 2, France 3, France 4 et France 5.

B – Privatiser l’audiovisuel public.

==> Pour voir les réponses et les commentaires : cliquez en haut à droite de la page sur « Menu », puis « Quiz sur le RN – Réponses ».

65e anniversaire de la Constitution (Édito – octobre 2023)

A l’occasion du 65e anniversaire de la Constitution de la Ve République, Macron a tenté de redonner du crédit à celle-ci en suggérant une 26e révision. Dans son discours tenu au Conseil Constitutionnel, il a proposé d’y inscrire le droit à l’interruption volontaire de grossesse, l’élargissement du champ du référendum, ainsi qu’un nouveau statut pour la Corse. Ces propositions, si elles ont le mérite d’exister, ne peuvent suffire à elles seules, après l’épisode de la réforme des retraites, à réconcilier les Français avec nos institutions. En effet, c’est la Constitution qui a permis que cette réforme, bien que rejetée par une majorité d’entre eux, ait pu être mise en œuvre sans qu’on ait laissé la possibilité à l’Assemblée nationale d’en débattre et aux citoyens de donner leur avis. Mais la désaffection à l’égard du Parlement remonte à plus loin. Déjà après l’élection par défaut du président de la République, 50 % des électeurs seulement s’étaient déplacés pour voter aux élections législatives…

Il est donc temps de donner aux Français l’occasion d’élire une assemblée constituante pour instaurer une VIe République. C’est à ce prix que l’on pourra réconcilier le plus grand nombre d’entre eux avec la politique.

Pas de paix sans justice, pas de justice sans décolonisation

Nous reprenons ici un communiqué d’Attac France du 16 octobre 2023 sur le conflit israélo-palestinien. Attac-54 est totalement en phase avec ce communiqué.

L’action militaire lancée par le Hamas le 7 octobre, soutenue par d’autres groupes armés palestiniens, a délibérément visé des civil·es, parmi d’autres objectifs militaires. Il s’agit donc de crimes de guerre et nous condamnons fermement ces attaques effroyables que rien ne justifie. Nous condamnons aussi la réponse aveugle et brutale du gouvernement israélien, qui constitue également un crime de guerre : le siège et le bombardement continu de la population de Gaza, privée d’eau, d’électricité et de gaz, sans compter l’utilisation de bombes au phosphore, les assassinats de manifestant·es en Cisjordanie et la menace d’expulsion de plus d’un million d’habitant·es du nord de Gaza.

Nos pensées et notre solidarité vont aux victimes israéliennes et palestiniennes de cette terrible escalade. Celle-ci résulte de décennies d’oppression coloniale. Elle s’inscrit dans une guerre de longue durée menée contre le peuple palestinien pour l’expulsion de leurs territoires. Une guerre de plus ou moins grande intensité selon les périodes, commencée avant même la création de l’État d’Israël.

Le gouvernement d’extrême-droite actuellement en place en Israël ne fait que radicaliser une longue politique de colonisation et d’occupation de la Palestine, qui a conduit à priver de leurs terres les Palestinien·nes, à les déshumaniser, comme l’attestent les récentes déclarations du ministre de la Défense Yoav Gallant, les traitant « d’animaux humains ».

Cette situation est particulièrement marquée à Gaza depuis le début des années 2000. Sous blocus illégal condamné par le droit international depuis 17 ans, l’enclave constitue une prison à ciel ouvert dans laquelle survivent 2,1 millions de personnes, dont 1,4 million de personnes réfugiées, qui dépendent pour l’essentiel des aides internationales.

Alors que la plupart des grandes puissances veulent encore plus isoler les Palestinien·nes en manifestant leur soutien inconditionnel à Israël, la solution passe en premier lieu par la mise en œuvre des résolutions de l’ONU qui visent à défendre les droits des Palestinien·nes (évacuation des territoires occupés, droit au retour des réfugié·es, reconnaissance des droits politiques des Palestinien·nes…). Au-delà, il n’y aura pas de paix durable sans solution politique juste, c’est-à-dire sans mettre fin à la situation coloniale qui sévit en Palestine.

Attachée à la paix depuis sa création, et condamnant sans réserve le racisme, l’antisémitisme, le colonialisme, les discriminations, et les différentes formes d’oppressions, Attac appelle à un cessez-le-feu immédiat et à une paix juste et durable et exprime sa plus vive inquiétude devant le risque d’embrasement au Moyen-Orient.

Par ailleurs, nous nous opposons à toute exploitation en France du conflit israélo-palestinien pour dresser les un·es contre les autres, pour instrumentaliser la situation à des fins antisémites ou islamophobes. Aucune personne en raison de son origine ou religion supposée ne doit faire les frais de la situation en Palestine, et tout acte raciste doit être puni.

Enfin, le conflit israélo-palestinien ne peut constituer un nouveau prétexte pour le gouvernement d’attaquer les libertés publiques ni pour faire taire toute voix qui soutiendrait la cause palestinienne. Attac participera donc aux initiatives unitaires qui défendent une politique de paix juste et durable, dans le respect des droits des peuples, et des résolutions de l’ONU.

Attac France — 2023