L’impact écologique du numérique
Dans le cadre du Camp Climat 2023 organisé début septembre par le Plan B Nancy, Attac-54 a fait une présentation – sous forme de Powerpoint – sur un sujet qui, à des degrés divers, nous concerne tous : l’impact écologique du numérique. En voici un résumé.
La création en 1969 du réseau américain Arpanet, qui relia pour la première fois des ordinateurs entre eux, marque le début de l’ère numérique. Puis, en à peine une génération, le numérique a conquis la planète.
Tout est fait pour occulter l’impact matériel du numérique sur le monde réel, alors que son empreinte écologique est en réalité énorme, l’équivalent de 3 fois celle d’un pays comme la France. Il mobilise une part croissante des ressources (énergie, matériaux, eau) et consommera 20% de l’électricité produite dans le monde en 2025, tout en étant à l’origine de 7 à 8 % des émissions de gaz à effet de serre. La notion de “sac à dos écologique”, qui indique la quantité de ressources nécessaires à la fabrication d’un produit ou d’un service, illustre bien cet aspect prédateur du numérique. L’exemple de l’ordinateur portable est éloquente :
Et c’est bien pire encore pour un smartphone, ou pour le composant de base essentiel de l’industrie numérique qu’est la puce électronique, symbole même de la mondialisation et de l’effroyable consommation d’énergie qui va avec.
Les centres de données (data centers), lieux de transit, de stockage et de traitement de l’information, sont les rouages essentiels de l’ère numérique. Ils permettent de faire face à l’actuel déluge quotidien –en progression exponentielle – de 5 milliards de Go de données ! L’énergie consommée pour leur fonctionnement et leur refroidissement est colossale et représente une part sans cesse croissante de l’énergie mondiale (ex : dans le Grand Paris, à l’horizon 2030, 1/3 de l’électricité leur sera consacrée), poussant les géants du numérique à se tourner vers des solutions extrêmes pour réduire leur facture énergétique et verdir leur image, par l’installation de data centers dans le Grand Nord (Laponie) ou par leur immersion dans des mers froides.
Le trafic numérique mondial se fait via les autoroutes de l’information que constituent les plus de 500 câbles optiques sous-marins. Si leur impact sur le monde marin reste minime, ils ont un fort impact indirect par l’explosion du trafic de données qu’ils permettent grâce aux fantastiques évolutions techniques intervenues depuis la pose du premier câble en 1988.
La réponse au danger écologique que représente l’industrie du numérique devra forcément être collective, mais chacun peut déjà, à son niveau, réduire son empreinte en pratiquant la sobriété numérique : s’équiper de matériel léger, adapté et multifonction qu’on pensera à recycler, limiter au maximum le visionnage de vidéos en ligne – c’est le poids lourd du numérique, elles représentent 60% du flux mondial de données ! –, alléger les e-mails autant que faire se peut, raccourcir les recherches web par des astuces permettant d’éviter le recours aux moteurs de recherche, optimiser le stockage de données, etc.
Pour voir l’intégralité de la présentation en format PDF : cliquer sur « Menu » en haut à droite de la page, puis sur « Impact écologique du numérique ».