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Avec le « centriste » Bayrou, à droite toute !

Après l’éphémère gouvernement Barnier peuplé d’illustres inconnus, d’où émergeait le très réactionnaire ministre de l’Intérieur Retailleau, dont la mission était de multiplier les coups de menton susceptibles de faire vibrer les adhérents et députés du Rassemblement national*, voici maintenant l’épisode Bayrou, l’éternel « centriste », prétendument « ni de droite, ni de gauche », mais issu de l’UDF giscardienne et perpétuellement allié avec la droite.

Le but de Macron était de poursuivre coûte que coûte la même politique au service des plus riches – baisse des dépenses publiques, destruction des services publics et accroissement des inégalités – en essayant de débaucher la frange sociale-libérale de la gauche. Encore raté ! Il a dû se contenter de racler les fonds de tiroir en allant chercher par exemple un Manuel Valls, autre adepte des coups de menton sécuritaires, rallié depuis longtemps au macronisme et prêt à tout en échange de n’importe quel strapontin pour exister à n’importe quelle condition. Même avec un ou deux autres ex-socialistes de la même veine, cela ne constitue pas une majorité.

Alors, pour essayer d’éviter une nouvelle censure sans rien changer à sa politique, Macron s’est tourné une fois de plus vers l’extrême droite et multiplie les gages à son égard. Xavier Bertrand, appelé à occuper une place importante dans le gouvernement avec son image de « droite sociale », a été écarté sur ordre de Le Pen. Encore trop à gauche, sans doute… Et on recycle les valeurs sûres : Retailleau maintenu à l’Intérieur, évidemment, et Darmanin nommé… à la Justice. Il est souvent de mise, même dans un gouvernement de droite, de nommer à l’Intérieur un matamore avec pour mission de montrer les muscles du gouvernement, et à la Justice un « modéré » chargé de rappeler poliment l’état de droit quand l’autre dépasse les bornes. Cette fois, ils n’ont même pas pris la peine de mettre en scène ce duo « méchant flic/bon flic » : Darmanin, fidèle à lui-même, se répand dans les médias en claironnant quelques mesurettes de nature à faire plaisir à l’extrême droite et à masquer l’insuffisance des moyens alloués à cette institution qui en manque cruellement.

Macron va-t-il jouer encore longtemps à ce petit jeu de la course à l’échalote avec l’extrême droite ou va-t-il se décider enfin à tenir compte du suffrage populaire et à nommer un premier ministre issu du Nouveau Front Populaire, à charge pour celui-ci de mener une politique plus conforme aux intérêts de la population en négociant des soutiens texte par texte ? Encore faut-il que les partis membres de cette coalition « jouent collectif » et ne tirent pas dans tous les sens par des stratégies et des initiatives individuelles.

Car en attendant, c’est l’extrême droite qui monte et se rapproche du pouvoir.

* Associer le terme de « Rassemblement » à l’extrême-droite, dont la principale caractéristique est la division – Français/étrangers, travailleurs/chômeurs, salariés du privé/fonctionnaires – est un oxymore et une imposture.

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