Les COP ont-elles un cap ? (Édito – décembre 2024)
C’est désormais devenu un rituel de fin d’année : le retour des COP (Conference of the Parties).
• La COP annuelle pour le climat, la plus médiatisée, dont le but est de contenir le dérèglement climatique. Malgré l’engagement répété des participants, la main sur le cœur, de prendre le problème à bras-le-corps, on peine à percevoir un plan concerté, cohérent et ambitieux de nature à améliorer la situation. Si progrès il y a, il est pour l’instant tellement timide face à l’ampleur de la menace qu’il ne pourra en aucun cas enrayer la marche en avant vers l’enfer climatique. Le GIEC a beau répéter inlassablement qu’il faut d’urgence réduire très sensiblement les émissions de gaz à effet de serre (GES), rien n’y fait : malgré quelques avancées ici ou là , les GES continuent globalement d’augmenter, le recours aux énergies fossiles restant le principal moteur de la sacro-sainte croissance, credo de la plupart des responsables politiques de la planète. L’année 2024 aura été une année charnière, car elle a vu la hausse de la température mondiale par rapport à l’ère pré-industrielle dépasser le seuil symbolique des 1.5°C, ce que les COP étaient censées éviter… Le choix du lieu qui a accueilli cette année la COP 29 pour le climat est d’ailleurs révélateur : Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, dont le gaz et le pétrole sont les principales sources de revenu. Faut-il dès lors s’étonner que le seul résultat tangible de cette COP 29 – 300 milliards de dollars octroyés par les pays industriels aux pays du sud, dont une partie sous forme de prêt, alors que 1300 milliards auraient été nécessaires – soit jugé notoirement insuffisant par l’ensemble des observateurs ?
• Ensuite la COP sur la biodiversité, au rythme bisannuel, qui tente de trouver des solutions à l’effondrement de la biodiversité. La seizième édition de novembre 2024 à Cali, en Colombie, a surtout débouché sur un triste constat : aucun des engagements pris lors de la COP 15 il y a deux ans à Montréal n’a été tenu, même s’il y a eu quelques avancées très partielles, et aucun accord n’a été trouvé pour les financer. Il apparaît évident que la plupart des décideurs n’ont pas encore pris la mesure de l’ampleur du phénomène et de ses implications.
• Enfin la COP sur la désertification – au même rythme que la précédente –, moins connue que ses deux homologues. La dernière en date, seizième du nom, s’est tenue en décembre 2024 à Riyad, en Arabie Saoudite. Elle s’est terminée sur un constat d’échec : aucun accord contraignant sur la lutte contre la sécheresse n’a pu être trouvé.
Comment expliquer les fiascos répétés de ces grandes messes médiatiques où la communication prend largement le pas sur l’action concrète ? Peut-être que leur forme actuelle, qui repose sur le consensus, n’est pas de nature à apporter des réponses adéquates dans des délais suffisants.
En attendant, le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité et la désertification poursuivent leur bonhomme de chemin…