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6ème Rapport du GIEC et COP 26

Fonte de la calotte glacière au Groenland

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié en août dernier la première partie de son sixième rapport. Celui-ci confirme l’ampleur et la rapidité du réchauffement climatique en cours. Il assène quelques faits qui font maintenant consensus au sein du monde scientifique : le changement climatique en cours est bien lié à l’activité humaine ; il est plus rapide que prévu, et sans précédent sur un laps de temps aussi court ; certains points de rupture (la disparition de la forêt amazonienne, la fonte des calottes glaciaires, le dégel du permafrost, etc.) sont irréversibles et auront des conséquences imprévisibles ; il n’est plus temps d’ergoter, les retards pris à cause de l’inaction climatique des gouvernements ne pourront pas être rattrapés.

Rappelons qu’en juin dernier, le gouvernement français a été sommé par le Conseil d’État, non seulement de mettre en place les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, mais également de réparer les conséquences de son inaction en la matière au cours des trois dernières années. Ce message fort et clair pèsera forcément sur le déroulement de la campagne présidentielle qui s’annonce : on assistera probablement à une surenchère dans le verdissement des programmes, au prix de quelques incohérences. Œuvrer par exemple pour le retour de la croissance, même verte, et prétendre en même temps vouloir lutter contre le réchauffement climatique sera difficilement compatible…

Ce sont les plus pauvres, particulièrement dans les pays du Sud, qui sont les plus vulnérables et en même temps les plus impactés par les changement climatiques, dont la responsabilité incombe pourtant essentiellement aux pays riches de l’hémisphère nord. Ceux-ci ont par conséquent le devoir moral d’aider financièrement les premiers pour faciliter leur adaptation aux changements climatiques.

La COP 26, qui réunit 195 États-membres, se réunira début novembre en Ecosse. Aurons-nous droit une nouvelle fois à d’émouvants discours sur le péril sans précédent qui menace l’avenir de l’humanité, et à des promesses, la main sur le coeur,  que seront enfin prises les décisions qu’exige l’urgence de la situation ? Puis, une fois chacun revenu chez lui, ces belles promesses seront-elles, comme par le passé, remisées jusqu’à la prochaine COP ?

Ou alors ce 6ème rapport, dont la publication partielle juste avant la tenue de la COP 26 n’est pas le simple fait du hasard, aura-t-il l’écho qu’il mérite auprès des décideurs du monde entier ? Car les années passent et le chemin pour éviter les pires scénarios de l’évolution du climat devient de plus en plus étroit.

Alors rêvons un peu, et espérons que le rapport du GIEC aidera cette COP 26 à devenir le tournant décisif dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Mais ne rêvons pas trop non plus et n’oublions pas que le productivisme est dans la nature du capitalisme. Car, comme le dit Philippe Descola, « le capitalisme moderne se sert de la nature pour se reproduire sans se rendre compte qu’il la détruit, comme un virus se sert de l’homme pour se reproduire en le détruisant ». Pour cesser de détruire la planète, il faut mettre au pas les multinationales, interdire dès maintenant l’exploitation de toute nouvelle source d’énergie fossile, prendre des mesures contraignantes contre les délocalisations, revenir sur les accord de libre échange, taxer la spéculation financière.

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