Mobilités dans la Métropole du Grand Nancy
2021 est une année décisive en matière de mobilités dans le sud de la Meurthe-et-Moselle. Voilà déjà un an qu’on été élus les maires et leurs conseils municipaux pour un mandat d’un peu moins de 6 ans. En ce mois de juin 2021, nous élisons les Conseillers Départementaux et Régionaux, qui ont aussi des compétences importantes en matière de mobilité. Or sur ce sujet, l’essentiel de l’action politique se joue sur le temps long. En effet, l’aménagement du territoire est le levier d’action majeur pour encourager des changements de comportements à même d’enclencher la transition écologique et sociale. Mais ce sont des aménagements coûteux qui prennent du temps et qui peuvent être risqués politiquement. Les grandes orientations doivent donc se prendre en début de mandat pour espérer en voir les effets avant la fin.
En regardant de loin, nous pourrions penser que la Métropole adopte une démarche intéressante en convoquant les Assises de la Mobilité en ce moment même. Elles sont censées mettre autour de la table tous les acteurs concernés, élus, entreprises et associations, pour réfléchir aux grandes orientations et permettre d’adopter un plan cadre : le Plan Métropolitain des Mobilités (P2M) à intégrer au Plan Local d’Urbanisme. Malheureusement, la méthode pèche sur plusieurs points.
• Les élus ne semblent pas avoir de cap politique clair. Il nous est difficile de leur faire admettre que les enjeux majeurs sont de réduire nos émissions de CO2, la pollution de l’air, les nuisances sonores, les risques sanitaires, les fractures sociales. Il ne s’agit pas seulement de construire 200 km de pistes cyclables pour respecter le programme électoral ou de réduire les dépenses budgétaires.
• Les élus mènent le débat dans une grande confidentialité. Les Grands-Nancéiens ne savent pas ce qu’il se dit et aucun temps d’échange n’est prévu pour faire une place au débat démocratique. La plateforme numérique publiques « je participe » et la journée publique du 3 juillet ne changeront pas grand chose.
• Enfin, la Métropole lance déjà des études dans tous les sens à court ou moyen terme sur tel ou tel aspect, sans vision globale et sans vraiment consulter les associations. Elles concernent par exemple la restructuration du quartier Nancy Grand Cœur, le report du tram ferré, de nouveaux sites propres pour les transports en commun, le viaduc Kennedy fragilisé, etc.
Il nous faut confronter les plans qui prennent le problème des mobilités dans son ensemble, comme un système qui relie les habitants entre eux à l’échelle du bassin de vie, avec des réseaux à sérieusement requalifier pour répondre aux objectifs écologiques, sociaux et démocratiques.
Continuons à signer et à faire signer l’appel que nous avons lancé pour un plan des mobilités ambitieux : https://as-eden.org/appel-pour-un-plan-des-mobilites-ambitieux-sur-le-territoire/
Hadrien Fournet