ATTAC-54

Menu

Catégorie : Non classé

PCAET : pour une véritable co-construction

L’État a demandé à la Métropole, comme à toute intercommunalité de plus de 20 000 habitants, de mettre en œuvre un Plan Climatique Air Énergie Territorial (PCAET) pour faire face à l’urgence climatique. Les grandes orientations de ce Plan pour le Grand Nancy ont été adoptées par les élus du Conseil Métropolitain le 12 mai… Pour faciliter l’application des mesures qui devraient permettre d’atteindre les objectifs prévus par la loi (1), la Métropole a décidé de recourir à une COP Territoriale. Cependant ATTAC-54 et trois autres associations ont estimé que le lancement de cette COP et sa mise en œuvre n’étaient pas à la hauteur des enjeux proclamés. Ils ont par conséquent adressé une lettre ouverte (2) au président de la Métropole et à la vice-présidente.

(1) Les trois principaux objectifs de la loi :

• Réduction des émissions de gaz à effet de serre : réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre afin d’atteindre l’objectif 2030 du Pacte Vert de l’Union Européenne, visant à réduire de 55 % ses émissions à l’horizon 2030, et même d’atteindre une baisse de 84 % à l’horizon 2050, par rapport à 1990.
• Réduction de la consommation énergétique : réduire la consommation d’énergie de 20 % à l’horizon 2030 par rapport à 2012. La dynamique sera prolongée pour la réduire de 50 % à l’horizon 2050.
• Augmentation de la production énergétique : porter la part des énergies renouvelables à 70 % de la consommation finale à l’horizon 2050, dont au moins 35 % d’énergies « locales ».

(2) La lettre ouverte en pdf :

Le bilan du quinquennat Macron, vu par ATTAC

A l’approche de l’élection présidentielle, dont la plupart des médias s’accordent à dire qu’elle est déjà jouée à l’avance, le seul suspens qui semble persister concerne l’adversaire qu’Emmanuel Macron devra affronter au deuxième tour. Accaparé par la crise internationale, le candidat-président a beau jeu d’éviter un débat sur le bilan se son quinquennat.

ATTAC s’est cependant donné un droit d’inventaire, en publiant en début d’année un livre collectif, Macron, on fait le bilan, qui nous éclaire sur la question. Les  auteurs y passent en revue 23 sujets sociétaux, économiques, financiers, environnementaux,… et analysent les réalisations (ou non-réalisations) du quinquennat. Ils démontrent sans ambiguïté qu’Emmanuel Macron, qui veut se donner une image « hors système… et de droite et de gauche », est en réalité un pur produit du système, au service des « premiers de cordée ».

Car c’est sur les actes qu’il faut juger, et non sur les déclarations.

L’écart est en effet vertigineux entre les promesses du candidat Macron de 2017– égalité, respect des droits humains, ouverture à la société civile, non-recul de l’âge de la retraite, plein emploi assuré, engagement écologique, pour ne citer que celles-là – et les réalisations de son quinquennat – abondance de cadeaux aux plus riches, traitement honteux des migrants, projet de recul de l’âge légal de la retraite à 65 ans, mépris pour les corps intermédiaires représentatifs, pour les salariés (« les illettrées »), pour les chômeurs (« tu n’as qu’à traverser la rue, tu trouveras du boulot »), mise au placard de la plupart des propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat.

Toute son action et ses prises de positions prouvent qu’il est le zélé défenseur d’une logique économique qui a pour horizon indépassable le profit, et qu’il ne semble pas avoir pris la mesure des enjeux sociétaux et environnementaux actuels.

Vous trouverez une revue de détail dans le fichier pdf joint, qui se veut un condensé libre de l’ouvrage d’ATTAC, réalisé par votre comité local.

Pour télécharger le résumé :

Préserver le commerce ou le climat ? (Édito – février 2022)

[Une conférence sur ce sujet aura lieu le jeudi 10 mars à 20h à Sciences Po Nancy – Pour plus d’informations, voir l’agenda du site.]

Nous vivons à une époque où l’information a tendance a se limiter à l’actualité du moment… Un fait en chasse un autre, au risque de faire oublier le fond des problèmes qui nous préoccupent. Par exemple concernant le dérèglement climatique, le financement des énergies fossiles ne peut occulter le rôle des traités de libre-échange. La Convention Citoyenne pour le Climat l’avait compris, puisqu’elle demandait la renégociation du CETA entre l’Union Européenne et le Canada. Mais cette proposition avait été l’une des premières à être écartée par Emmanuel Macron…

Pourtant le constat est clairement établi : « Le climat est le grand absent du CETA» a conclu dès septembre 2017 la commission d’experts nommée pour évaluer cet accord. En rejetant la proposition de la Convention Citoyenne, Emmanuel Macron confirme son refus de remettre en cause la mondialisation des échanges et de faire de la lutte contre le dérèglement climatique un principe supérieur à l’expansion du commerce. Il s’aligne ainsi sur la position de l’UE qui continue à prôner l’accord Mercosur, lequel va pourtant considérablement aggraver la déforestation en Amérique du Sud. Parallèlement à ces prises de position, il faut relever que ni Paris, ni Bruxelles ne remettent en cause les tribunaux d’arbitrage qui permettent à des entreprises privées d’attaquer les pouvoirs publics, notamment lorsque ces derniers prennent des mesures permettant de lutter contre le dérèglement climatique, mais qui sont contraires aux intérêt de ces entreprises…

Finalement, si la crise sanitaire a conduit certains responsables politiques européens à parler de relocalisation, on doit bien constater que ni les autorités françaises ni les autorités européennes n’ont pris la mesure des transformations à opérer pour que les règles du commerce international ne soient plus des obstacles en matière de transition énergétique et de lutte contre le dérèglement climatique.

Que nous dit le PIB ?

C’est la vedette incontestée des indicateurs économiques, la seule référence récurrente dans de nombreux discours politiques ou d’experts et dans les médias : le PIB ­– Produit intérieur brut –, valeur de toute la production de richesse annuelle d’un pays.

En réalité, le PIB ne prend en compte que les productions donnant lieu à des flux financiers : biens et services vendus sur le marché, mesurés par leurs prix (entreprises), ou services rendus par les administrations ou institutions, mesurés par leurs coûts (enseignement, santé, culture…). Les productions domestiques n’y sont pas : préparation des repas, potager, éducation des enfants, entretien et réparation du logement, bricolage… l’entraide familiale et de voisinage non plus : garde des enfants, soins et accompagnement des personnes en perte d’autonomie, « coups de main » divers… Ni le bénévolat associatif, pourtant très développé. Le PIB ne mesure donc pas toute la richesse du pays, loin de là.

De plus,  l’exclusivité qui lui est accordée depuis les année 1950, et qui perdure, est le reflet de la fièvre productiviste qui s’est emparée du monde : l’indicateur  ne prend en compte que le quantitatif, sans aucun souci du qualitatif.  Les dimensions humaine, sociale ou environnementale du développement n’y ont pas leur place : protection sociale, qualité de vie (environnement sain, épanouissement par les loisirs) ou espérance de vie en bonne santé, par exemple, sont totalement ignorées. Le quantitatif on vous dit ! Jusqu’à l’absurde.

Prenons le cas fictif d’André Dupont. Jeune cadre dynamique plein d’avenir à 30 ans, sa trajectoire dévie autour de la quarantaine. Il rencontre des problèmes au travail, finit en  dépression, et la spirale infernale s’enclenche. Il est mis sous anti-dépresseurs et consulte régulièrement un psychologue. Sa relation conjugale se dégrade, et se termine par un divorce. Très affecté, il n’est plus que l’ombre de lui-même et perd sa concentration, ce qui l’amène à avoir un grave accident de la route. Il est hospitalisé pendant des semaines, et gardera des séquelles. La cigarette est un dérivatif à ses problèmes : il fume de plus en plus, et l’année de ses quarante cinq ans, on lui détecte un cancer des poumons pour lequel il va suivre un traitement lourd.

L’histoire ne dit pas s’il s’en sortira, mais un fait restera incontestable : notre André a contribué au PIB comme personne, un véritable héros économique, qui a fait chauffé la machine en fournissant de l’activité à tout un  panel de métiers : personnels de santé, psychologue, pharmacien, buraliste, avocat, garagiste. Pourtant, sa vie aurait été bien meilleure s’il n’avait pas contribué de cette façon à la « richesse » nationale. Quant à son impact sur l’IDH – Indice de développement humain,  qui cherche à évaluer le niveau de développement d’un pays en se fondant sur la qualité de vie de ses habitants –, il aura été négatif…

En 2021, le PIB de la France a fait un bond de 7% par rapport à l’année précédente. La publication du chiffre entraîna un concert de louanges médiatique. Le bien-être des français a-t-il pour autant progressé dans les mêmes proportions ? Les sondages de fin d’année sur « le moral des français »  – évalué, lui aussi, sur des critères exclusivement économiques et sociaux qui sont loin d’être les seuls à peser sur le « moral » des gens – laisseraient plutôt penser le contraire.

Il est temps de remettre le PIB à la place qu’il n’aurait jamais dû quitter : celle d’un simple indicateur économique parmi d’autres indicateurs qui, pris dans leur ensemble, donneraient une idée plus juste du développement d’un pays.

La boîte de Pandore de l’évasion fiscale (Édito – janvier 2022)

Après les révélations de LuxLeaks en 2014 et des Panama Papers en 2016 – pour ne citer que les plus connus des scandales qui ont mis en lumière l’ampleur de la fraude fiscale internationale via les paradis fiscaux – on allait voir ce qu’on allait voir ! On allait changer la réglementation pour reléguer dans le passé ces pratiques illégales et/ou inciviques. Promis juré, la croisade moralisatrice était en marche !

Les récentes révélations des Pandora Papers, la plus vaste enquête jamais réalisée sur l’évasion fiscale, démontrent pourtant, s’il en était encore besoin, que ces grandiloquentes déclarations n’étaient que «poussière dans le vent»  : l’évasion fiscale continue de plus belle.

Grâce à une source qui a préféré rester anonyme – comme on la comprend ! – , les quelque 600 journalistes du Consortium International des Journalistes d’Investigation (CIJI) ont pu éplucher, à l’aide de l’intelligence artificielle, près de 12 millions de documents issus de 14 organisations différentes spécialisées dans la création de sociétés «offshore». Ces sociétés concentrent une part importante de la fraude fiscale internationale et du blanchiment d’argent. Dans ces documents, les noms d’hommes politiques – dont des chefs d’État en activité –, milliardaires, sportifs, personnalités du show-biz côtoient ceux de marchands d’armes et de mafieux notoires. Ces nantis déploient de savantes stratégies pour échapper au fisc, et n’ont aucun scrupule à s’enrichir encore plus sur le dos des nations, qui s’appauvrissent en conséquence. Le comble est qu’un certain nombre de personnes épinglées par le CIJI sont celles-là mêmes qui devraient combattre ce système.

Pour prendre l’exemple de l’Europe, comment croire que nos dirigeants ont une réelle volonté de mettre fin aux paradis fiscaux quand l’Union Européenne en tolère de notoires sur son propre territoire (Irlande, Luxembourg, Pays-Bas), tout en établissant une «liste noire» sur laquelle, bien entendu , aucun d’eux ne figure ?

Il est plus que temps de s’attaquer à cette économie parallèle qui enrichit en toute impunité les plus fortunés, et d’établir des règles internationales pour combattre les paradis fiscaux. Par exemple, comme le propose Thomas Piketty, en interdisant aux sociétés détentrices de biens d’user de subterfuges pour masquer l’identité de leurs propriétaires, qui ne pourront ainsi plus échapper à leur juste part d’impôt. Et une fois de telles décisions prises, il faudra se donner les moyens de les faire appliquer, ce qui ne sera pas une mince affaire…

Pour la souveraineté sanitaire

La pandémie de Covid-19 que nous traversons a révélé les faiblesses de l’industrie pharmaceutique française : incapacité à produire du paracétamol, ainsi que des masques et des tests, difficultés d’approvisionnement ou de fabrication de nombreux médicaments, retard pris dans le développement d’un vaccin anti-Covid. En dix ans, la France est passée de la première à la quatrième place pour la production de médicaments en Europe.

Même les responsables de l’État ont dû reconnaître que la question de la souveraineté sanitaire est devenue préoccupante . Or, on vient d’apprendre que la société Novasep, fabricant de principes actifs pour l’industrie pharmaceutique – dont le siège social et le principal établissement se trouvent dans la région lyonnaise –, est sur le point d’être rachetée par le fonds d’investissement britannique Bridgepoint. Novasep possède également un site à Pompey. Propriétaire depuis 2020 de son concurrent allemand Pharmazell, Bridgepoint souhaite fusionner les deux entreprises.

À la veille de la réunion du Comité social et économique, le 4 novembre 2021, la CGT s’interrogeait sur « le montage financier (qui) n’est pas à ce jour suffisamment expliqué » et sur « l’intérêt du groupe Novasep, qui est totalement désendetté, de rejoindre une nouvelle entité qui sera surendettée ». En effet, l’achat de Pharmazell a été financé par un emprunt et celui de Novasep le serait également selon un montage de type « LBO »1.

Quant au « collectif LBO » – auquel appartiennent notamment les comités locaux d’ATTAC-Rhône et ATTAC-Isère –, il dénonce « les risques inhérents à cette opération », compte tenu des pratiques connues des fonds de pension, ainsi que la menace que celle-ci fait peser sur la souveraineté sanitaire française alors que, « par ailleurs on vante la relocalisation et la réindustrialisation de la France ». Alertée par le collectif LBO, Caroline Fiat, députée de la circonscription où se trouve l’établissement de Pompey, a envoyé un courrier à Bruno Lemaire et déposé une question écrite au Parlement. Nous ignorons à ce jour la réponse du gouvernement, mais on peut d’ores et déjà craindre qu’une fois de plus les intérêts des actionnaires passeront avant ceux des salariés, mais aussi avant l’objectif affiché de souveraineté sanitaire.

1. Le LBO, de l’anglais Leverage Buy Out, est une technique financière consistant en rachats d’entreprises à crédit par des fonds d’investissement. Pour plus d’informations : https://www.collectif-lbo.org

Quelques documents à télécharger :

Après les municipales

A l’occasion des dernières élections municipales, ATTAC avait initié une démarche qui a permis à 16 associations d’élaborer des mesures à soumettre aux différents candidats. Aujourd’hui, alors que la ville de Nancy et la Métropole ont changé de majorité, nous proposons aux différentes associations de se retrouver pour faire le point sur les suites à donner à la démarche engagée ; l’enjeu étant de se positionner par rapport à l’action des nouveaux élus tout en approfondissant la démocratie locale.