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Déni, mépris, trahison : la démocratie en danger (Édito – septembre 2024)

En prononçant la dissolution de l’Assemblée nationale dès l’annonce du résultat de l’élection européenne, en vertu du bon-vouloir du monarque blessé dans son orgueil par le désaveu de sa politique, Emmanuel Macron n’a pas seulement ouvert une crise politique profonde. Il a aussi pris le risque, en toute connaissance de cause, de provoquer l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.

Le premier tour des élections législatives, avec une très forte participation, a confirmé le rejet de la macronie par une grande majorité des électeurs. Au deuxième tour, un « front républicain » a permis d’empêcher l’extrême droite d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale, et c’est le Nouveau Front Populaire (NFP) qui a obtenu le plus grand nombre de députés, suivi de l’ancienne majorité présidentielle. Cependant, bien qu’ayant largement profité des désistements des candidats de gauche dont le maintien aurait risqué de faire élire le candidat d’extrême droite, Emmanuel Macron a refusé de se plier au résultat des urnes et de nommer Première ministre la représentante du NFP, Lucie Castets, sous prétexte qu’elle n’avait pas de majorité pour la soutenir.

Battu dans les urnes, il a néanmoins voulu à tout prix garder le pouvoir et poursuivre sa politique. Mais lui non plus n’a pas de majorité. Alors, après deux mois de tergiversations, de manœuvres en coulisses et de tentatives de débauchage, il s’allie avec l’autre droite (LR), qui ne représente plus qu’une petite minorité d’électeurs et de députés, et nomme à Matignon l’un de ses membres les plus conservateurs, Michel Barnier, avec l’assentiment de l’extrême droite.

Outre le flagrant déni de démocratie qui consiste à nommer un gouvernement des perdants pour poursuivre une politique rejetée par les électeurs, c’est maintenant l’extrême droite qui mène le jeu. Pour obtenir son soutien, le Premier ministre doit lui donner des gages : son gouvernement comprend des ministres parmi les plus réactionnaires, et l’on parle déjà d’une nouvelle loi immigration. De plus, le Rassemblement national a déclaré l’avoir « mis sous surveillance » et lui a fixé une « ligne rouge » à ne pas dépasser sous peine de censure : la hausse des impôts. C’est dire si la dégradation des services publics va se poursuivre et s’accélérer.

ATTAC appelle ses adhérents et sympathisants à se joindre à toutes les initiatives visant à imposer le respect du suffrage populaire et la mise en œuvre du programme du Nouveau Front Populaire. En premier lieu en participant à la manifestation intersyndicale du mardi 1er octobre à 14 h à Nancy au départ de la place Dombasle, pour l’abrogation de la réforme des retraites, l’augmentation des salaires, la défense des services publics et la lutte contre les inégalités et les discriminations.

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