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L’essentiel du 6e rapport de synthèse du GIEC

Le GIEC – Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – vient de publier le rapport de synthèse qui clôture son sixième cycle d’évaluation. Il y fait le point sur l’ensemble des connaissances scientifiques concernant le changement climatique en cours.

Le rapport réaffirme tout d’abord avec force la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement global. Toutes les données concordent pour pointer du doigt les émissions de gaz à effet de serre (GES) – liées surtout à l’utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) – comme principale cause de ce réchauffement.

Les conséquences sont multiples :

• les évènements climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur, les tempêtes et cyclones, les fortes pluies ou les sécheresses deviennent plus intenses et plus fréquents ;

• certaines évolutions comme la modification des océans ou la fonte des calottes glaciaires sont d’ores et déjà irréversibles, pour les décennies, voire les siècles à venir ;

• près de la moitié de la population mondiale vit actuellement dans des zones – pour la plupart situées au Sud – devenues très vulnérables, : montée du niveau des océans, inondations, sécheresses, canicules, pénuries alimentaires, risques sanitaires, etc ;

• la biodiversité est fortement impactée, de nombreuses espèces animales et végétales ont déjà disparu ou sont menacées à court terme.

Ces conséquences viennent en interactions avec d’autres risques non liés directement au climat, pour créer des situations de crise – économique, migratoire, sanitaire, sociale ou autres – qui vont se multiplier et s’accentuer dans les décennies à venir.

Le rapport souligne aussi une injustice climatique criante : ce sont les populations qui ont le moins contribué à ce réchauffement – essentiellement les pays pauvres du Sud – qui doivent en subir les conséquences les plus graves. Cette « dette climatique » des pays riches devrait se traduit par une importante compensation financière, mais ils ne tiennent pas leurs promesses et n’abondent que très insuffisamment les fonds destinés à aider les pays pauvres dans leur lutte contre le réchauffement.

Les  scientifiques du GIEC ne manquent toutefois pas de rappeler que les solutions existent, mais qu’il faudra une volonté politique forte pour les mettre en œuvre. Ils mettent ainsi nos décideurs devant la lourde responsabilité qu’ils portent vis à vis des générations futures.

Après avoir fait le constat que les mesures prises jusqu’ici sont largement insuffisantes au regard des besoins, les rédacteurs du rapport montrent la voie à suivre à travers trois axes.

La première des nécessités est de sortir à court terme des énergies fossiles et d’investir massivement dans le renouvelable. Les banques ont une responsabilité importante de ce point de vue, à travers leurs financements qui devraient être réservés prioritairement aux projet vertueux pour le climat. Nous sommes pour l’instant loin du compte.

Le deuxième point se résume à un seul mot : sobriété. Il est indispensable de réduire fortement notre consommation, notamment de produits manufacturés et/ou qui viennent de loin. Les plus riches devront faire un effort particulier, car ils contribuent de manière disproportionnée aux émissions de GES. Mais cette sobriété ne pourra devenir effective qu’à travers des politiques ambitieuses en rupture avec les modèles actuels. Le défi est de taille, car il s’agit de baisser d’au moins 40 % les émissions de GES d’ici 2050 !

Enfin, le déploiement rapide de solutions d’adaptation est indispensable pour infléchir le réchauffement planétaire et en atténuer les effets : arrêt de la déforestation dans les zones tropicales, agroforesterie, végétalisation des villes en sont quelques exemples. Le GIEC a simulé 5 scénarios climatiques possibles pour les 80 ans à venir. Pour l’heure nous nous trouvons plutôt sur la trajectoire du plus pessimiste d’entre eux. Les deux plus vertueux nous assureraient pourtant un « avenir vivable et durable pour tous », mais ils supposent de mettre sur pied sans tarder une coopération internationale pour agir vite et fort dans la mise en œuvre des solutions proposées.

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