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Si la BNP nous était contée…

Etablir son empreinte carbone est devenu très tendance. BNP Paribas propose ce service sur son site web et fournit aux utilisateurs des conseils pour améliorer leur impact sur l’environnement. Car elle a le souci de l’environnement : « Évaluation de l’empreinte carbone : 1ere marche vers la décarbonation » peut-on lire sur son site web. Communication, communication…

De quelle manière BNP Paribas emprunte-t-elle cette « 1ere marche » ? Plusieurs organismes ont entrepris d’évaluer l’empreinte carbone de la si vertueuse banque. Si leurs chiffres diffèrent quelque peu, ils se rejoignent sur l’essentiel : la BNP a une empreinte carbone supérieure à celle d’un pays comme la France ! Si si, vous avez bien lu : la France en-tiè-re, avec toutes ses entreprises et ses plus de 68 millions d’habitants. Sont pris en compte dans cette évaluation  les activités propres de la banque – environ 200 000 employés –, mais aussi et surtout les projets qu’elle soutient et les financements qu’elle accorde aux entreprises, aux États et aux particuliers.

Elle finance ainsi largement l’agro-industrie. Mais c’est dans le secteur de l’énergie qu’elle excelle : il concerne près de la moitié de ses financements, pour l’essentiel dans les énergies fossiles (pétrole et gaz). Elle détient même la palme du premier soutien des projets d’énergies fossiles auprès des huit plus grandes compagnies pétrolières et gazières  européennes et nord-américaines. Et porte donc une lourde responsabilité dans la crise climatique en cours.

C’est ce qui a amené trois associations – Oxfam France, Notre Affaire à Tous et Les Amis de la Terre – à assigner BNP Paribas en justice en 2023, après que celle-ci est restée sourde aux tentatives de dialogue que ces associations avaient menées pour que la banque cesse de soutenir les nouveaux projets pétroliers et gaziers. Qu’une banque doive répondre devant la justice pour ses investissements et financements constitue une première mondiale ! Cela a permis quelques avancées : la BNP s’est par exemple engagée en 2023 à cesser le financement de projets « de développement de nouveaux champs pétroliers et gaziers ». Mais il faut relativiser, car les investissements directs (acquisition d’actions par exemple) représentent moins de 5% de son financement dans les énergies fossiles. Elle peut ainsi sans se dédire continuer à financer les entreprises qui interviennent dans l’expansion du secteur.

Autre domaine où la BNP est très active à travers ses financements : celui de l’armement. Elle est le principal bailleur de fonds européen des entreprises qui fournissent l’armée israélienne, et a participé à une levée de fonds de l’État d’Israël quelques mois après le début du conflit à Gaza : l’ensemble représente plus de 5 milliards d’euros. Elle contribue donc largement à financer la guerre que le gouvernement israélien mène contre le peuple palestinien. Les déclarations de la banque sur ses démarches éthiques ou autres activités vertueuses ne pèsent pas lourd face à cet état de fait.

Ne serait-il pas temps d’instaurer une régulation publique pour encadrer les activités des banques, afin que cessent enfin ces investissements qui participent activement aux malheurs du monde ?

« La banque d’un monde qui change » est le slogan de la BNP. Au regard de ses activités, il serait d’utilité publique de « changer de banque pour changer le monde ».

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