La sécurité sociale alimentaire, une utopie ?
Restos du cœur, restaurants municipaux destinés aux SDF, collectes alimentaires à l’entrée des supermarchés… Et si tout cela devenait obsolète parce que, tout simplement, le droit à une alimentation correcte serait, comme le droit à la santé, couvert par la Sécurité sociale ? Pour rappel, notre Sécurité sociale est issue des travaux du Conseil National de la Résistance qui, en 1944, proposait dans son programme un « plan complet de Sécurité sociale visant à assurer, à tous les citoyens, des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail ».
Parce que le droit à l’alimentation est en péril : les aliments coûtent de plus en plus cher, et de plus en plus de gens se serrent la ceinture, voire ne mangent pas à leur faim. Ou mangent mal : la malbouffe ne coûtant pas cher, elle devient quotidienne pour nombre d’entre nous. Avec des dépenses de santé de plus en plus importantes pour la collectivité, à cause des pathologies, parfois lourdes, induites par ce type d’alimentation. Et tout cela se passe en France. Et ce n’est pas seulement dû à la pauvreté ou la précarité.
Mettre en place une Sécurité sociale de l’alimentation – financée comme la Sécurité sociale santé par des cotisations sociales payées par les employeurs et les salariés – permettrait à tout le monde, quels que soient nos revenus, d’être correctement alimenté. La nourriture bio, saine et locale cesserait d’être un luxe pour devenir le minimum auquel nous aurions toutes et tous un droit inconditionnel.
Parce que si la solidarité nationale coûte cher, ne rien faire coûte encore plus cher. Et si la solidarité nationale coûte cher, ce sont les générations à venir qui en profiteront, dans une société où les gens seront bien soignés et bien nourris. Ça vaut le coup, non ?